ASSOCIATION GREFF'MOI

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Tout savoir sur la dialyse et ces differentes techniques

Cet article va permettre de répondre à une partie de vos questions sur la dialyse . Elle ne remplace bien évidemment pas les conseils de votre medecin nephrologue mais à un but juste informatif .

 

 

 

Qu'est-ce que la dialyse ?

 

 

A quoi servent les reins ?

Les reins sont indispensables à la vie. Le rein a un rôle de filtre : il élimine les déchets (urée et créatinine…) transportés par le sang et les évacue dans l’urine. Il maintient constante la quantité d’eau et de sels minéraux de l’organisme (sodium et potassium…), en ajustant leur élimination urinaire. Il produit aussi des hormones et des vitamines indispensables à certaines fonctions :

  • la fabrication de globules rouges par la moelle osseuse grâce à l’érythropoétine (EPO) ;
  • la régulation de la pression artérielle grâce à la production d’hormones (rénine et d’angiotensine) ;
  • le maintien de la qualité des os grâce la production de la forme active de la vitamine D.

 

 

L’insuffisance rénale est la conséquence de l’évolution des maladies qui détruisent les reins. L’organisme est petit à petit empoisonné par les déchets qui ne sont plus éliminés par le rein. L’insuffisance rénale est dite chronique lorsque cette perte de fonction est progressive et que les lésions présentes dans les reins sont définitives. Dans bien des cas, elle progresse graduellement, pendant plusieurs années. La fonction rénale est mesurée par le taux de la créatinine sanguine, mais ce taux varie avec la masse musculaire et le sexe de la personne. C’est pourquoi le degré d’insuffisance rénale est défini par le débit de filtration glomérulaire, mesuré par la clairance de la créatinine, plus précise. 

L’insuffisance rénale terminale est le stade ultime de l’insuffisance rénale chronique : la perte de la fonction rénale est telle que la vie de la personne est en danger à court terme. En effet, le rein n’est plus capable d’éliminer les toxines et le potassium. L’hyperkaliémie (trop de potassium dans le sang) peut provoquer un arrêt cardiaque. L’élimination urinaire journalière (diurèse) est mal adaptée, ce qui provoque une surcharge en eau et en sel. Cette surcharge hydrosodée peut également provoquer une hypertension artérielle. De plus, le déficit de production d’érythropoiétine par le rein malade provoque une anémie.

 

 

Au stade ultime de l'évolution de l'insuffisance rénale chronique, un traitement de suppléance est nécessaire

 

Des traitements complémentaires permettent de remplacer le fonctionnement des reins : on les appelle « traitements de suppléance ». Il en existe deux types, la dialyse et la greffe de rein :

  • La dialyse : hémodialyse ou dialyse péritonéale
  • La greffe : transplantation rénale

Certaines personnes sont greffées directement sans recours à la dialyse ; d’autres sont greffées après plusieurs années de dialyse ; d’autres encore reprennent la dialyse en cas de rejet d’une greffe et dans l’attente d’une nouvelle greffe. Certaines personnes sont dialysées toute leur vie.

Grâce à ces traitements, l’insuffisance rénale aujourd’hui n’est plus une maladie mortelle. La personne en insuffisance rénale chronique doit pouvoir choisir librement entre les diverses modalités de traitement adaptées à son état de santé, grâce à une information claire et complète donnée par le médecin néphrologue et son équipe. Elle peut se faire assister par une personne de confiance de son choix.

La dialyse

Il existe deux techniques de dialyse :

  • l’hémodialyse ou rein artificiel : Le sang est filtré à travers une membrane artificielle. Cette technique nécessite la réalisation d’un accès facile au sang qu’on appelle l’abord vasculaire. Elle se déroule à domicile ou dans une structure de dialyse. La gestion de la prise en charge peut être publique, privée ou associative.
  • la dialyse péritonéale se déroule en général à domicile.

Il est possible de passer, sous certaines conditions, d’une technique à l’autre.

 

 

 

A quoi sert la dialyse ?

La dialyse est un traitement de suppléance qui n’assure qu’incomplètement le remplacement de la fonction rénale. Elle débarrasse le sang des déchets et de l’eau (ou toxines) accumulés en excès dans le corps. 

Elle est en outre associée à des contraintes, notamment celles de se soumettre aux séances de dialyse et à un régime alimentaire strict, limité notamment en apports d’eau, de sel, de potassium et de phosphore.

 

 

 

 

Quand débuter la dialyse ?

  • Quand la vie de tous les jours est rendue difficile par des symptômes comme la fatigue, la perte de l’appétit, les maux de tête dus à l’hypertension artérielle, les œdèmes des chevilles et l’essoufflement dus à la surcharge en eau et sel, et à l’anémie ;
  • Elle peut devenir nécessaire lorsque le débit de filtration glomérulaire (DFG) est inférieur à 15 ml/mn/1,73 m², c’est à dire quand les taux d’urée et de créatinine sont trop élevés.

La dialyse sera beaucoup mieux supportée si elle est commencée tôt, c’est-à-dire avant que n’apparaissent des signes de dénutrition par manque d’appétit (dégoût de la viande, nausées, etc.) ou de surcharge en eau et en sel.

 

A. L’hémodialyse

Matériel nécessaire à une séance d’hémodialyse

Le générateur d’hémodialyse sert à préparer le dialysat et à faire circuler le sang et le dialysat dans le dialyseur. Des dispositifs de contrôle et de surveillance permettent d'assurer le bon déroulement de la séance en toute sécurité.

Le dialyseur est un filtre comportant des fibres synthétiques creuses dans lesquelles le sang circule, alors que le dialysat circule à contre-courant à l’extérieur de ces fibres. Ce dispositif permet les échanges entre les deux compartiments intérieur et extérieur. Ce passage répété tout le long de la séance de dialyse débarrasse le sang des déchets toxiques, corrige les anomalies biologiques et élimine l'excédent d'eau accumulé dans l'organisme.

Le dialysat ou bain de dialyse est une solution liquidienne, préparée par le générateur d’hémodialyse, à partir d’une eau purifiée, dont la composition en sels minéraux se rapproche de celle du sang.

Le circuit extracorporel permet, grâce à la ponction de la fistule artérioveineuse ou le branchement sur un cathéter d’hémodialyse, de prélever le sang à épurer, qui est réinjecté par l’aiguille dite veineuse.

Le sang passe à l’extérieur du corps à travers le dialyseur, et revient "nettoyé" dans le corps grâce à la pompe du générateur d’hémodialyse.

 

 

L’abord vasculaire

Qu’est-ce qu’une fistule artério-veineuse ?

Les veines superficielles n’ont pas un débit suffisant pour permettre l’hémodialyse. Pour cette raison, le chirurgien doit créer, sous anesthésie locale, une fistule artérioveineuse (FAV). Il s’agit de relier une veine à une artère proche, de telle sorte qu’une partie du sang artériel soit détournée dans la veine. Celle-ci va se dilater, sous l’effet de la pression du sang, et assurer un débit sanguin suffisant pour être facilement "piquable". On choisit le plus souvent une veine de l’avant-bras ou du bras. La fistule doit être réalisée suffisamment tôt pour être bien développée au moment de la nécessité d’être dialyser.

 

 

 

Qu’est-ce qu’un cathéter d'hémodialyse ?

Lorsqu’il n’existe pas de fistule artério-veineuse utilisable pour réaliser l’hémodialyse, il est possible de poser, sous anesthésie locale, un cathéter (sorte de tuyau en matière plastique souple) dans une grosse veine. Il peut être utilisé immédiatement pour réaliser la dialyse et rester en place de quelques heures à plusieurs semaines selon le type. Il est placé en général dans un gros vaisseau du cou ou de la cuisse.

 

 

Comment ponctionner la fistule artério-veineuse ?

Deux piqûres sont nécessaires sur la fistule, (cf. schéma ci-dessus) avec des aiguilles de gros calibre pour faciliter le débit du sang :

  • une aiguille dit artérielle sert à aspirer le sang à épurer ;
  • une aiguille dit veineuse sert à injecter le sang épuré.

Il est possible d’utiliser une pommade anesthésiante locale si la ponction de la fistule est douloureuse.

Ces deux aiguilles sont reliées au circuit extracorporel de dialyse, lui même branché au générateur de dialyse.

Combien de temps dure une séance d’hémodialyse ?

La durée de la séance est une prescription médicale. Les séances durent en général 4 à 5 heures et se renouvellent en général 3 fois par semaine. La durée et la fréquence des séances sont adaptées à chaque personne en fonction du poids, de la diurèse résiduelle éventuelle et de la prise de poids entre deux séances.

 

Vie quotidienne et hémodialyse

L’hémodialyse est généralement compatible avec une activité socio-professionnelle et la personne peut, selon la modalité d’hémodialyse choisie et en accord avec son néphrologue, adapter les horaires de la dialyse à ses activités. Avec une fistule, la quasi-totalité des activités sportives sont possibles. La présence d’un cathéter est plus restrictive.

 

 

 

Vacances et déplacements d’une personne traitée par hémodialyse

Des déplacements sont possibles, à condition de réserver à l’avance des séances de dialyse dans une structure proche du lieu de vacances ou de déplacement.

  • Le néphrologue responsable du traitement se met en rapport avec son confrère du lieu de vacances ou de déplacement pour lui communiquer les éléments essentiels du dossier médical.
  • Il faut informer la caisse d’assurance maladie avant son départ afin d’obtenir son accord pour le remboursement des séances.

 

B. La dialyse péritonéale

La dialyse péritonéale est une technique d’épuration extrarénale réalisée à domicile où dans un substitut du domicile (maison de retraite) par la personne elle-même, après une formation à la technique ou par un tiers. Certaines personnes, pour des problèmes de vue ou d’autre handicap, pourront se faire aider ou être pris complètement en charge par un membre de leur famille ou une infirmière à domicile.

La dialyse péritonéale utilise comme filtre le péritoine, membrane naturelle formée de deux feuillets, qui tapisse la paroi abdominale et enveloppe les organes situés dans l’abdomen (foie, intestins, etc.).

 

L’abord péritonéal

Pour utiliser le péritoine comme filtre, il faut créer un abord péritonéal. Il est nécessaire pour cela d’introduire chirurgicalement, dans la cavité péritonéale, sous anesthésie locale ou générale, un petit tuyau en plastique très souple appelé «cathéter». Le cathéter sort en partie à l’extérieur du ventre. Il ne risque pas de se déplacer ni de tomber lorsque l’on bouge, car il est fixé à l’intérieur de l’abdomen. Il ne fait pas mal et ne gêne pas les mouvements. A son extrémité, on adapte une tubulure permettant de faire la dialyse.

 

 

Comment effectue-t-on la dialyse péritonéale ?

Une fois en place, ce cathéter sert à introduire dans le ventre un liquide de dialyse, appelé "dialysat" contenu dans des poches plastiques stériles que l’on adapte à la tubulure. La cavité péritonéale peut contenir jusqu’à 3 litres de dialysat. Les échanges entre le dialysat et le sang permettent d’éliminer les déchets et, l’eau en excès. En quelques heures, ce dialysat est saturé. C’est pourquoi il faut renouveler régulièrement le liquide contenu dans la cavité péritonéale.

Le remplissage et la vidange du dialysat peuvent se faire de plusieurs manières :

  • Elle peut être, manuelle, à raison de 4 fois par jour, 7 jours sur 7 ou parfois 6 jours sur 7 (dialyse péritonéale continue ambulatoire ou DPCA).
  • Elle peut être automatisée à l’aide d’un générateur (dialyse péritonéale automatisée ou DPA). Le générateur appelé «cycleur» injecte le liquide dans le ventre, puis le vidange automatiquement de façon répétée la nuit à domicile lorsque l’on dort. Ainsi, la journée est totalement libérée de toute manipulation.

 

 

Vie quotidienne et dialyse péritonéale

La dialyse péritonéale n’est pas fatigante car elle ne provoque pas de chute tensionnelle. Il est facile d’adapter les horaires des échanges de dialyse à l’activité socioprofessionnelle. La plupart des sports sont possibles ; cependant, des précautions sont à prendre pour la natation.

 

Vacances et déplacements d’une personne traitée par dialyse péritonéale

Pour des déplacements courts, il est possible de se décider au dernier moment et d’emporter le matériel nécessaire qui pourra facilement trouver une place dans le coffre d’une voiture ou dans l’avion. Les industriels facilitent la mise à disposition lors des déplacements du matériel nécessaire aux besoins de la dialyse péritonéale.

 

Précautions d’hygiène à respecter à domicile en dialyse péritonéale

Un des principaux risques est celui d’une infection microbienne au moment des changements de poche de dialyse péritonéale. Ce risque sera évité si l’on respecte les règles essentielles d’hygiène.

 

Source fondation du rein.org

 



10/02/2019
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